Les spécificités de la Fondation

Les origines de la Fondation sont singulières, ainsi que son fonctionnement.

Les époux ont prévu de léguer leur avoir en plusieurs dons, et déjà de leur vivant. Ils assurent ainsi la survivance de leur propre création, mais aussi de leur patrimoine personnel, un patrimoine immobilier et mobilier de collectionneurs et d’érudits. Le patrimoine mobilier se compose du domicile des artistes (et atelier de Juliette Rousseff), une ancienne pharmacie de style art déco située sur les hauteurs de Grivegnée et du vaste atelier de Guy Vandeloise localisé dans le quartier nord Saint-Léonard à Liège. Le patrimoine mobilier quant à lui regroupe les œuvres personnelles de Guy Vandeloise et de Juliette Rousseff, leurs collections extérieures acquises ou données de peintures d’artistes des XXe et XXIe siècle dont Jacques Charlier, Jacques Lizène, Jacques Louis Nyst, José Picon, Paul Piérard, Maurice Pirenne, Jean-Pierre Ransonnet, Armand Silvestre, Dan Van Severen, Marthe Wéry… ; de mobilier de Gustave Serrurier-Bovy et Bernard Herbecq ; de sculptures africaines. Il est également constitué d’une bibliothèque (livres d’art, de philosophie ; littérature et poésie) et d’archives (25 ans d’APIAW, première Biennale de la Gravure avec Raoul Ubac, différentes correspondances, dont une avec Michel Butor, des catalogues, invitations, etc.)

Un ensemble patrimonial essentiel pour conserver la mémoire de différents aspects de l’activité artistique principalement à Liège, dans le domaine des arts plastiques.

Le premier don cédé à la Province de Liège est constitué de 150 œuvres personnelles de chacun des artistes. Pour Juliette Rousseff, des peintures ou techniques mixtes sur toiles libres ou panneaux de bois ou châssis, souvent de grandes dimensions et datées entre 1973 et 2006 ; des dessins et pastels encadrés réalisés dans les années 80 ; des créations textiles datées d’entre 70 et 90. Pour Guy Vandeloise, des séries de grandes peintures sur différents thèmes avec aussi des écritures, des rébus, des chants d’oiseaux… le tout échelonné sur l’ensemble de sa carrière, des prémices à aujourd’hui.

Cette œuvre est porteuse de sens et témoigne indubitablement d’une recherche intérieure, mais néanmoins fortement ancrée dans la vie. Nous pourrons découvrir que celle-ci se traduit de façon complémentaire chez l’un et chez l’autre : pour Guy Vandeloise, par la présence métaphysique dans la banalité, et pour Juliette Rousseff, par la sensualité dans la traduction des grands symboles et par la métaphysique de la matière et de la sensation… 

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Le souhait de ces artistes fondateurs est d’ailleurs que la Fondation respecte la philosophie de leur esprit créateur, mais avec une grande liberté d’interprétation. Cette philosophie est désormais consignée dans l’ouvrage de Guy Vandeloise intitulé « Les voies de l’Art », édité aux Editions de la Province de Liège pour l’occasion.

Cet écrit est le texte fondateur de la philosophie personnelle des artistes dans la création plastique. Il est donc fondamental dans le cadre de la Fondation. C’est un ouvrage d’histoire, mais surtout d’esthétique et de philosophie de l’art tout à fait original et engagé. Il donne sens à l’existence de la Fondation.

Outre le fonds Vandeloise / Rousseff, toujours sujet à se développer, la Fondation sera amenée à créer d’autres fonds distincts qui mettront en valeur, à travers leur collection, des philosophies et des esthétiques de l’art différentes.

C’est pourquoi la Fondation a été réfléchie comme une série de « wagons » dont le couple serait celui de tête puisqu’ils ont initié le projet. Cette articulation devant donc permettre à chaque vision, chaque philosophie, chaque prise de position face à l’art de ne pas gêner les autres afin que chacun puisse agir en paix, côte à côte, au sein de la même Fondation.

Soulignons-le, la volonté du couple est de permettre à la Fondation de se tourner vers l’avenir en restant ouverte à des techniques et des attitudes multiples et variées, en privilégiant les artistes ayant le sens de la liberté dans la recherche, c’est-à-dire dans la pratique de l’art comme construction de la personne au niveau global (psychologique, somatique, philosophique) et en quête d’eux-mêmes, par quelque moyen que ce soit.