VOLUMES en collaboration avec OYOU



C’est Bernard Herbecq, dernier arrivé dans la Fondation qui donne le « la » à cette exposition. Cet architecte et créateur de mobilier a décidé de donner à la Fondation ses maquettes en terre, matérialisation d’une étape de travail certes, mais aussi objets poétiques aujourd’hui transcendés par le temps et par la matière.

Bernard Herbecq, né à Bruxelles en 1950, est diplômé de l’Institut supérieur d’Architecture Lambert Lombard en 1974. Son architecture est dite organique et expressive. Il s’imprègne de l’environnement qui l’entoure et intègre son bâti dans le paysage. Il concevra sa propre demeure dans la campagne hesbignonne et la réalise en autoconstruction. Ce chantier sera plébiscité dans plusieurs textes, revues et ouvrages d’architecture à l’échelle internationale, ce qui lui vaudra de nombreuses commandes publiques et privées. Il créera en parallèle du mobilier, avec comme logique constructive des assemblages simples qui s’écartent des assemblages traditionnels utilisés en menuiserie.

Mais cet architecte sait aussi se faire sculpteur : il modèle de ses mains les volumes de ses projets de construction afin d’en mesurer la justesse, tant plastique que fonctionnelle. Et aujourd’hui, au terme de sa carrière professionnelle, il a rassemblé toute une collection de maquettes en terre crue qui semblent de véritables petits objets sculpturaux. Pourtant façonnés dans un but utilitaire, ceux-ci même hors contexte nous parlent encore et les mettre en dialogue avec des œuvres d’artistes plasticiens leur offre d’autres perspectives de sens…

À l’occasion de cette exposition, Bernard Herbecq sera accompagné d’artistes de la Fondation Province de Liège pour l’Art et la Culture qui ont décliné le volume avec un vocabulaire poético-plastique tout à fait singulier. Yves Barla (1959-2004), Georges Bianchini (1954-1987), Roland Castro (1948-2005), Brigitte Corbisier (1946), Paul Franck (1918-1989), Sophie Legros (1976), Michel Leonardi (1951), Vicky Roux (1942) et Guy Vandeloise (1937) expriment les profondeurs et les matières, les volumétries, l’expression imagée ou non de la troisième dimension selon leur propre poétique et à travers des techniques diversifiées : sculptures, photographies, peintures, environnements et installations. 

Le vernissage de l’exposition a été l’occasion d’une performance de Sophie Legros et Michel Barzin intitulée « 10 minutes pour une peinture », une métaphore des multiples et sempiternelles impossibilités de peindre ou de créer dues aux innombrables contingences absurdes imposées par un système de merde de plus en plus chiant. (Sophie Legros)

Photos: Matthieu Litt-Colorimetric