Gestes à la Galerie de Wégimont



Cette exposition est le second volet de celle présentée à la New Space en mai et juin 2021. Juliette Rousseff, commissaire de l’exposition, présentait ses grands gestes ainsi que ceux de Sophie Legros, Marie-Eve Maréchal et Guy Vandeloise : « Ce qui me paraissait intéressant dans cette notion de GESTE, c’était la multiplicité des sens qu’elle pouvait recouvrir : du plus banal au plus épique. Entre ces deux extrêmes, toutes les variantes étaient possibles : le geste pouvant devenir SIGNE d’un ressenti psychologique ou émotionnel, RÉFLEXE involontaire, ATTITUDE morale ou EXPRESSION artistique… »

Ce second volet de la thématique devait être présenté en parallèle à la galerie de Wégimont. Si le contexte de l’exposition à la New Space fut favorable à son organisation, il le fut moins pour la galerie soumise de par sa volumétrie à un autre règlement de fermeture imposé par la crise sanitaire. Nous fûmes donc contraints de postposer cette autre histoire du geste, c’est celle que nous vous dévoilons aujourd’hui.

Après les grands gestes posés à la New Space, la galerie en offre une version plus intimiste.

Dessinateur et peintre, Yves Barla, aujourd’hui disparu, aurait voulu proposer cette sélection de gestes – corps et mains – à l’encre sur papier de soie et autres supports légers. Ceux-ci font partie d’un vaste ensemble sur cette thématique qu’il n’a pas eu le temps d’exposer.

Michèle Englert a toujours mis le corps humain au centre de ses recherches tout d’abord à travers des personnages plus intimistes, pour évoluer vers une mise en perspective du personnage dans l’espace, et ensuite à aboutir à l’abstraction. A travers des sculptures et des dessins, elle présente deux aspects du geste, un geste corporel et étonnamment, un geste végétal.

Marianne Ponlot, aussi performeuse, installatrice, et par ailleurs nouvelle donatrice de la Fondation, situe son art « en plein cœur, là où l’âme tressaille et palpite ». Elle présente un cheminement de cœurs en paraffine posés sur du velours cramoisi, et la cape et les chausses de Jonas et la baleine blanche, tel un corps flottant en ouatine blanche « neigeuse, moelleuse et chaleureuse comme une chair de lumière… »

Dani Tambour brode de petites phrases sur des supports parfois déjà usés qui invoquent le souvenir et la nostalgie. Elle a déposé des ex-voto, objets en tissus brodés à la lisière du sacré et du profane. « J’ai toujours trouvé touchants ces petits gestes d’espoir et de remerciement accrochés ou déposés dans des lieux vénérés et parfois improbables. »

La jeune plasticienne Athanasia Vidali a été invitée tout spécialement par la Fondation à apporter un geste original mais qui rencontre celui de ses aînés. Le geste, elle l’applique par une impression par contact. Elle incise, efface, gratte avec une violence douce qui maltraite le support devenant ainsi l’élément principal de l’image. Elle mélange les matières, les affectionne vivantes ou mortes. « Je compare le geste de dessiner avec le mouvement des vivants. »

Crédit photo : Caroline Dethier