EFFLORESCENCE à la Châtaigneraie

Tel un renouveau, telle une efflorescence, l’exposition remet à l’honneur le travail d’artistes plasticiens qui ont fait don à la Fondation Province de Liège pour l’Art et la Culture : peintures, gravures, broderies, photographies, vidéos, sculptures, environnements et installations occupent les quatre niveaux de cette gentilhommière, reconvertie en centre d’art.

Six des treize artistes exposés ont aujourd’hui disparu, les sept autres sont toujours actifs. Des accointances de vie ou de style existent entre ces artistes et certains ont choisi de dialoguer avec les morts sous le couvert d’anciennes amitiés ou d’anciennes amours.

L’exposition présente un échantillon cohérent mais non exhaustif de la création plastique du XXe et XXIe siècle en province de Liège. Elle valorise des courants de pensées créatives apparentés ou différents grâce à un choix d’œuvres judicieux et à une scénographie privilégiant un dialogue entre les espaces investis et les œuvres.

La plupart des onze artistes qui rejoignent la Fondation ont, d’une façon ou d’une autre, un lien direct avec Guy Vandeloise et Juliette Rousseff qui, rappelons-le, sont à l’initiative avec la Province de Liège de la genèse de la Fondation.

Amis et anciens élèves, ceux-ci témoignent, pour certains, d’une appartenance plus ou moins prononcée à l’esprit de création de nos premiers donateurs. Ainsi pouvons-nous citer le travail de sculpteur de Georges Bianchini et de Michèle Englert, de dessinateur d’Yves Barla, de photographe de Roland Castro, de graveur de Brigitte Corbisier ou les créations et installations textiles de Dani Tambour.

D’autres ont pris des voies très différentes comme Tania Lorandi, pataphysicienne devenue figure marquante dans ce domaine en Italie, Fabienne Guérens et ses créations intranquilles qui, comme Philippe Graitson, également décorateur de théâtre, a transité par le Cirque Divers. Pierre Čech, peintre et dessinateur portraitiste, lui témoigne d’une autre influence liée à l’artiste Fanny Germeau. Quant au peintre Émile Alexandre, qui a partagé dans sa jeunesse un atelier avec son ami Guy Vandeloise, il annonce le Nouvel Expressionnisme.

Quoi qu’il en soit, l’exposition reflète bien cette valeur fondamentale de la Fondation d’être ouverte à des techniques et des attitudes multiples et variées, en privilégiant des artistes ayant le sens de la liberté dans la recherche, c’est-à-dire dans la pratique de l’art comme construction de la personne aux niveaux psychologique, somatique, philosophique et en quête d’eux-mêmes, par quelque moyen que ce soit.