Né à Verviers en 1959, il décède à Liège en 2004. Formé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège en peinture et dessin ainsi qu’en sculpture, il suit aussi les cours de Guy Vandeloise. Il poursuit également des formations en création picturale, infographie, fabrication de papier et lithographie. Son œuvre a fait l’objet d’expositions collectives et personnelles et a mérité une grande rétrospective en 2010 à la Salle Saint-Georges du Musée de l’Art wallon à Liège. Yves Barla partageait la vie de l’artiste Michèle Englert.
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Yves Barla et son carnet de dessin étaient inséparables. Et le dessin, son médium de prédilection. Il aimait tout « croquer » (humains, animaux, végétaux, paysages, architectures, objets…) et traduire graphiquement ses multiples recherches (figuratives, abstraites, en bandes dessinées, en illustration, en mobilier…).
Concernant la figure humaine, il a aussi bien représenté des « silhouettes-signes », des portraits, des croquis de musiciens en concert… que le corps pour lui-même dont il développera intensément l’étude dès 1990 tant dans ses travaux personnels d’après modèle que dans les cours de dessin qu’il dispensait à l’Académie de Namur. Les œuvres exposées dans Efflorescence témoignent de spontanéité et de « lâcher prise », mais aussi de préméditation (préparations préalables sur divers types de papiers, formes abstraites préexistantes sur le support) et de ses réflexions multiples et complexes :
Le corps se traverse, on le pénètre, on l’intériorise et on l’extériorise – le corps est tantôt en immersion, tantôt en émergence – se regarder de l’intérieur – le volume de la pièce est habité par le corps et le corps est habité par ce volume, celui-ci est un corps avec son ossature, sa chair, sa peau, le corps l’habite, se confronte avec lui, s’insère, s’introduit.
En constant aller-retour à travers son propre corps on essaie d’en vivre les limites, on le transperce. C’est difficile d’être sur toutes les parties du corps, leur donner autant d’intensité. Appréhension – Préhension – Compréhension
Le corps se lit
Ces corps, parfois peu décrits, voire à peine évoqués, sous-entendent, à travers leur structure, leur chair, leur peau, un travail sur l’anatomie et l’observation réalisé depuis des décennies.Ces corps m’apparaissent doués d’une énergie intense, révélant leur essence, voire, pour certains, leur fulgurance à travers leurs gestes et mises en espace.
Les « supports-peau », papiers divers, fragiles et organiques pour la plupart, renforcent la proximité entre ses dessins et des sensations intimes, corporelles et vitales.
Michèle Englert, 2019