Née à Bruxelles en 1956, elle vit et travaille à Liège. Formée à la sculpture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, elle suit de nombreux cours et formations en gravure, soudure, bijouterie et peinture. Artiste multidisciplinaire, dont le travail compte sculptures, dessins et photographies, elle crée également du mobilier et des bijoux. Elle participe à de nombreuses expositions tant personnelles que collectives, essentiellement en Province de Liège et à Bruxelles. Elle partageait la vie d’Yves Barla.
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Mon rapport au corps humain fut au centre de mes recherches dès le début de mes études artistiques en 1978 : tout d’abord à travers des mises en relation psychologique de personnages issus de mon histoire personnelle, pour dériver petit à petit, vers un rapport de personnages à l’espace, et ensuite vers l’abstraction.
Parallèlement, durant les décennies qui suivirent, j’ai poursuivi de façon soutenue puis de plus en plus espacée, l’étude du portrait et du corps humain d’après modèle vivant, à l’aide du dessin et du modelage, tant dans mon travail personnel qu’à travers les cours de sculpture que je dispensais à l’Académie des Beaux-arts de Liège.
Et tandis que j’explorais les masses, les lignes, le modelé, l’espace, les matériaux et médiums divers (sculptures, mobilier, dessin, photographies et bijoux) tout en suivant
d’autres sources d’inspiration (architecture, monde végétal, animal…), une voix intérieure me répétait régulièrement : « plus tard je retrouverai le corps humain ».
Ces retrouvailles eurent lieu en 2011, lorsque j’ai pris ma retraite. Je me lançai alors intensément aussi bien dans l’étude anatomique dessinée et modelée du corps que dans des recherches hors modèle. Ces dernières me firent retrouver le sens du toucher, le contact avec la matière (argile, cire sur fil métallique, plâtre) et une grande spontanéité d’exécution.
Nombre de mes corps furent créés sans idées préconçues, parfois terminés rapidement, parfois tordus dans tous les sens jusqu’à ce qu’un geste, un mouvement, une intention, un sentiment me parle voire m’étonne… D’autres découlèrent d’une intention d’envol, de chute, de verticalité… intention conservée ou pas, suivant aussi les « accidents », ma connectivité, la réponse du
matériau… Parfois abandonnés mais tenus à l’œil, certains corps ont été repris, retravaillés des mois ou des années plus tard.
Certains attendent toujours…
Ces corps, je leur demande de me traduire des sentiments de vie…
Michèle Englert, 2019