Philippe Graitson

Formé à l’Académie des Beaux-arts de Liège, Philippe Graitson laisse à sa mort en 2001 une production singulière aux thématiques le plus souvent sombres et tragiques, mettant en scène figures torturées, paysages menaçants, corps déformés et désarticulés, formes organiques et viscérales…

À 5 ans déjà, il remporte le prix de dessin à l’école maternelle en crayonnant un autel. Au même âge, il obtient le premier prix avec les félicitations du jury au 1^er Salon des Artistes en Herbe. Et à l’âge de 14 ans, il reçoit un vélo, récompense du Grand Concours de Dessins d’enfants du Grand Bazar.

Après un long cheminement personnel en tant que peintre d’atelier, il s’oriente, dans les années 1970 et 1980, à Liège comme à Paris, dans la conception et la création de décors de théâtre. S’il est exposé dans de nombreuses galeries liégeoises, notamment celle du Cirque Divers, l’artiste réalise aussi des travaux décoratifs monumentaux à Paris, Avignon, Verviers et Liège. Il sera choisi pour réaliser le décor d’un palais à Bologne.

[…] Mais il y a aussi chez lui un goût certain du symbole : en même temps qu’un goût évident de peindre, qu’une technique qui lui permet de tout oser, Graitson aime que ses œuvres s’ouvrent sur le monde des idées. Non pas à la manière sèche et intellectualisante des années 60, mais d’une façon qui est faite de chair et de vie, qui appelle un regard attentif, qui n’épuise pas l’œuvre mais qui en exige une lecture patiente et à plusieurs niveaux. Une toile de Graitson ne se découvre pas d’un coup, il faut se laisser porter par ses méandres, sa composition savante, ses surprises incessantes, son organisation palpitante.

Willy Lesur, 1985